Bartasse Saint Paul de Varce 22/11/2025

Pour parodier le grand Clint Eastwood : « Tu vois le monde est divisé en deux catégories : ceux qui restent bien au chaud quand il neige et ceux qui piochent. Toi. Tu pioches !»

Pour être honnête, rien ne nous obligeait à ressortir les pelles et les pioches ce samedi. Pour commencer, une première neige précoce s’était abattue sur Grenoble la veille, laissant présager un week-end maussade et bien froid. Il était plus question de sortir les ski cailloux de début de saison que de retourner bartasser. C’était même le week-end rêvé pour aller rendre visite à belle mam… ouais non faut pas déconner quand même. C’était clairement sans compter l’opiniâtreté de l’équipe Bartasse qui ne pouvait décemment pas laisser un travail non terminé.  Donc, malgré de sérieux doutes sur le caractère sensé et raisonnable de l’affaire, et poussé par je ne sais quel grain de folie, il était décidé ce samedi 22 novembre de maintenir la bartasse et d’aller finir le piochage et l’installation des terrasses à St Paul de Varces. Rendez-vous était donné à 10H à Comboire. Personnellement j’avais un gros doute sur la possibilité même de retrouver le chemin sous la neige. « Nan t’inquiète, il a très peu neigé là-bas » m’avait dit Hervé.. Mouais, Mouais Mouais on va y croire.

Samedi 10h, tout le monde était au rendez-vous à l’heure : Thierry, Vincent, Agnès, Gael, Hervé, votre serviteur, et même le président Manu (Briot vous aviez compris) qui lui aussi était  à l’heure, enfin… plus ou moins. La bise glaciale qui soufflait n’augurait rien de bon. Après une courte discussion pour décider si ce vent était d’origine météorologique, thermique ou catabatique, nous finîmes par convenir que ce vent était « froid » et que bonnet et doudoune seraient nos meilleurs amis. Cette précision sémantique fondamentale validée,  il était temps de partir vers le site ou Thierry nous attendait avec son 4×4 pour monter le matos et les troncs (quoi ? encore des troncs !) au plus près de la falaise.

Arrivé sur site, une bonne et une mauvaise nouvelle nous attendaient. La bonne : effectivement il avait très peu neigé sur le sud de l’agglo. Le site était accessible et le chemin tout à fait visible. La mauvaise : en guise de 4×4, une jolie petite citadine était gentiment garée. La batterie du gros 4×4 n’avait pas tenu les premiers froids… oupssss.

Mais aux bartasses, nous avons l’habitude de toujours trouver du positif : ce portage inespéré était l’occasion de bien se réchauffer (ouais il y a des incorrigibles optimistes).

Ce léger désagrément réglé et quelques troncs à porter plus tard, la fine équipe se mettait au travail. Pioche, pioche, gratte, coupe ton tronc, perce et plante ton fer à béton.  Honnêtement, bien couvert et en restant bien actif, on était plutôt bien et comme pour récompenser nos efforts, le soleil nous faisait l’honneur de sa présence par moment. Au bout d’une demi-heure, le président Manu, sans doute rassuré par l’ardeur à la tâche de ses troupes, prétexta des gens à endormir et son devoir de disciple d’esculape pour filer en douce.  Le grimpeur moyen étant un peu anarchiste dans l’âme, l’organisation se fit comme souvent à la bartasse, selon la méthode du « j’ai fini, j’fais quoi ? A bin tien y’a ça ».

Au final force est de constater que si les frimas ne rebutent pas les bartasseurs, il est un ennemi bien plus impitoyable : la faim ! 13H30, les travaux prévus étant bouclés, il fut donc collégialement décidé de passer au pique-nique. 

Satisfaits et fiers, il ne nous restait plus qu’à rentrer se mettre au chaud à la maison.

Vivement le printemps qu’on vienne grimper et profiter de ces chemins et ces terrasses magnifiques, si brillamment et courageusement aménagées !

Dimitri pour les Bartass’